Réduire ou éliminer la viande de ton assiette afin de réduire l’empreinte écologique de ton alimentation

Avr 1, 2019

Par Jimmy Therrien

Les diètes sans viandes: hier et aujourd’hui

Le concept des diètes de type végétariennes (sans consommation de viandes) existe depuis déjà longtemps dans l’histoire des humains. En effet, dès l’an 530, le fameux philosophe grec Pythagore qui nous a donné son théorème en mathématiques, ne s’attardait pas seulement à l’hypoténuse du triangle rectangle. Il théorisait aussi sur le végétarisme! Il allait jusqu’à interdire la consommation de viande à ses élèves ou même de porter des vêtements faits de laine. Pour lui, enlever la vie à des animaux était un crime sérieux. Il était donc plus près du véganisme, un style de vie qui implique une diète sans viande, mais aussi l’élimination de la consommation de produits issus d’animaux tels que le lait, les oeufs, le miel, la laine et le cuir.

Les gens ont longtemps associé le végétarisme à un petit groupe exclusif de personnes se souciant assez de la planète pour être prêts à payer davantage afin de se procurer des produits souvent seulement disponibles dans des magasins spécialisés. De nos jours, un ensemble de diètes végétariennes existe, allant du « flexitarien » (un mangeur de viande occasionnel) au « végétalien » (consommateur d’aliments strictement à base de plantes). Par définition, le mot végétarien signifie « sans chair animale » et est associé à une nutrition à base de plantes. Toutefois, lorsqu’on s’attarde aux différentes diètes, on se rend vite compte qu’il existe plusieurs nuances importantes à faire :

  • Le semi-végétarien (aussi appelé flexitarien) : limite sa consommation de viande, sans être exclusivement végétarien. Il consomme parfois du poisson, des fruits de mer et aussi de la volaille.
  • Le lacto-ovo-végétarien (type le plus commun) : consomme des produits issus d’animaux comme le lait, les œufs, le fromage et le miel, mais aucune viande.
  • Le ovo-végétarien : consomme des œufs, mais aucun produits laitiers (i.e. lait, yogourt et fromage) ou de viande.
  • Le lacto-végétarien : consomme des produits issus d’animaux comme le lait et le fromage, à l’exception toutefois des œufs et de la viande.
  • Pesco-végétarien : consomme une diète strictement à base de plantes, à l’exception toutefois de poissons, crustacés et mollusques à l’occasion.
  • Le végétalien (l’ultime végétarien) : ne consomme absolument aucune chair animale ni produit issu d’animaux (i.e. lait, fromage, œufs, miel, etc.)

Les gens adoptent ces diètes à base de végétaux pour diverses raisons. Certains sont végétariens pour des motivations éthiques, religieuses, culturelles ou liées à la santé. Pour ceux qui le font pour des valeurs éthiques, beaucoup d’importance est accordé aux droits et au bien-être des animaux (ex. perçoivent l’acte d’enlever des ressources à des animaux comme étant moralement inacceptable, tel que le lait d’une vache qui est destiné à son veau). Quant aux motivations de santé, selon plusieurs experts dans le domaine, une alimentation à base de plantes procurerait de multiples bénéfices, allant de la perte et maintien d’un poid corporel sain à la prévention de maladies tels que des cancers, des maladies cardio-vasculaires et autres maladies chroniques, en passant par l’amélioration du système immunitaire.

Les bienfaits environnementaux des diètes sans viandes

En plus des raisons mentionnées ci-haut, d’autres facteurs d’autant plus importants peuvent encourager l’adoption d’un régime végétarien comme, par exemple, l’intérêt pour la protection de l’environnement. Les soucis de préservation des écosystèmes et des espèces qui y habitent, la lutte contre les pêches intensives, l’économie des ressources naturelles (ex. réduction de la consommation d’eau) et la lutte contre le réchauffement planétaire (i.e. réduction de la déforestation et des émissions de gaz à effet de serre engendrées par les activités de production) sont autant de motivations pour plusieurs personnes maintenant qui ont à coeur la bonne santé de notre planète. En effet, on estime que la production d’aliments est responsable à elle seule de jusqu’à un tier des émissions de gaz à effet de serre sur le globe. La World Resources Institute rapportait récemment que, si nous ne changeons pas nos habitudes de consommation alimentaire, l’agriculture pourrait faire élever la moyenne de température sur Terre de plus de 1,5 oC au dessus des niveaux pré-industriels. La production de viande contribue pour une proportion importante de cette hausse en raison de l’intensité de la demande énergétique associée. En fait, plusieurs aliments ramassés tous les jours à l’épicerie ou au resto rapide génèrent des quantités étonnante de gaz à effet de serre et la situation s’aggrave davantage lorsque ces aliments comprennent de la viande. À titre d’exemple, un simple sandwich déjeuner avec bacon, saucisse et oeuf aurait généré près de 1,5 kilogrammes de dioxyde de carbone de sa production à son arrivée dans les mains du consommateur, ce qui correspond aux émissions d’une Honda Civic sedan conduisant sur 9 kilomètres! Et que dire de la consommation d’eau requise par les activités de d’élevage animal. On estime que pour produire 1 kilogramme (2,2 livres) de boeuf pour la consommation humaine, la quantité d’eau utilisée pour l’ensemble de toutes les étapes s’élève à environ 15 000 litres! Cette quantité d’eau pourrait remplir une petite piscine hors-terre ou même servir à fournir environ 250 douches! En comparaison, la quantité requise pour 1 kilo de légumineuses se chiffre à seulement un peu plus de 4 000 litres (soit près du quart de la quantité requise pour la même masse en boeuf). Par gramme de protéines, l’empreinte eau des légumineuses est 6 fois moins importante que celle de la viande de boeuf qui est aussi 20 fois plus importante que celle des céréales.

Des actions pour t’aider à réduire ou éliminer la viande de ton assiette

Évidemment, rien n’est parfait et peu importe la diète qu’une personne adoptera, il y aura toujours un impact plus ou moins important sur notre environnement car l’approvisionnement implique une série d’étapes de la production à la consommation, en passant par l’emballage, le transport et la livraison des produits. La section suivante t’offre quelques idées qui te permettront de réduire ou même éliminer complètement la viande et produits dérivés des animaux de ton alimentation.

  1. En préparant ta liste d’épicerie, planifie de cuisiner au moins un plat qui ne contiendra pas de viande (ex. recette de burger végétarien, sauté de légumes avec tofu);
  2. Remplace des ingrédients typiques d’une recette connue pour la rendre végétarienne ou même végétalienne (ex. fais ta sauce spaghetti avec des lentilles ou des protéines végétales texturées plutôt qu’avec de la viande hachée, remplace la viande dans ton chilli par une alternative telle qu’un « sans-viande hachée » à base de soya);
  3. Remplace les sources de protéines que tu ajoutes habituellement à tes salades (ex. lanières de poulet ou de boeuf) par des options telles que des légumineuses (ex. pois chiches, lentilles, fèves) ou par des noix ou des graines (ex. graines de tournesol ou de citrouille);
  4. Substituts certains de tes produits transformés préférés, fait à base de viande, par des alternatives sans viande (ex. remplace tes croquettes de poulet par une version sans viande à base de soya, substituts ton fromage au lait de vache ou de chèvre par une option à base de noix);
  5. Remplace tes desserts favoris comme la crème glacée et le yogourt par des versions végétaliennes (ex. à base de soya, de noix de coco ou de noix), opte pour un bon chocolat noir au lieu de la version typique au lait ou, mieux encore, fait ton propre dessert glacé en utilisant des de fruits congelés (ex. bananes, bleuets, cerises, fraises)
  6. Dans tes céréales ou ton smoothie le matin, remplace le lait de vache habituel par une alternative à base de noix, d’avoine, de noix de coco ou de soya;
  7. Lorsque tu cuisines, remplace le beurre par une huile végétale (ex. huile de tournesol ou d’olives)
  8. Comme le lait fait souvent parti de la liste d’ingrédient de produits dans lesquels on ne soupçonnerait pas en trouver, prend le temps de lire attentivement la liste des ingrédients des collations que tu achètes pour t’assurer qu’elles n’en contient pas (ex. craquelins, barres tendres, croustilles).

En terminant, voici quelques liens vers des sites où tu pourras trouver des idées de recettes qui pourront t’inspirer à tenter de réduire ou même éliminer les viandes et les produits dérivés des animaux de tes choix alimentaires!

La cuisine de Jean-Philippe :

https://www.lacuisinedejeanphilippe.com/recettes/

Ma cuisine de tous les jours :

https://www.macuisinedetouslesjours.com/

Une maman végane :

http://www.unemamanvegane.com/recettes-par-categorie

Section des plats végétariens de Ricardo :

https://www.ricardocuisine.com/recettes/plats-principaux/vegetarien

À propos de l’auteur:

Jimmy Therrien est avec le Projet Gaïa depuis 2011 et est présentement le directeur des programmes. Il détient un baccalauréat en sciences et une maîtrise en études de l’environnement.

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Références:

Anonyme. (25 mars 2019). Végétarisme. Repéré à https://fr.wikipedia.org/wiki/V%C3%A9g%C3%A9tarisme

Carrington, D. (2018, May 31). Avoiding meat and dairy is ‘single biggest way’ to reduce your impact on Earth. Retrieved from https://www.theguardian.com/environment/2018/may/31/avoiding-meat-and-dairy-is-single-biggest-way-to-reduce-your-impact-on-earth

Chang, L. & Zelman, K. M. (2008, December 18). 10 Tips for Meatless Meals. Retrieved from https://www.webmd.com/food-recipes/features/10-tips-for-meatless-meals#3

Chung, E. (2018, December 6). Your meals are speeding up climate change, but there’s a way to eat sustainably. Retrieved from https://www.cbc.ca/news/technology/food-climate-change-carbon-footprint-1.4930062

Craddock, J. & Probst, Y. (2019, March 6). Eat your vegetables – studies show plant-based diets are good for immunity. Retrieved from https://theconversation.com/eat-your-vegetables-studies-show-plant-based-diets-are-good-for-immunity-107964

Gasc, M. & Vonfeldt, E. (11 avril 2015). L’histoire du végétarisme, en BD. Repéré à https://www.slate.fr/story/99821/lhistoire-du-vegetarisme-en-bd

Lavallée, B. (22 mars 2015). Combien d’eau est utilisée pour produire les aliments? Repéré à https://nutritionnisteurbain.ca/infographiques/combien-deau-est-utilisee-pour-produire-les-aliments/

Reddy, F. (25 novembre 2015). Bien dans son assiette: 15 000 litres d’eau pour un kilo de bœuf. Repéré à http://ici.radio-canada.ca/emissions/bien_dans_son_assiette/2015-2016/chronique.asp?idChronique=390835

  • Les jeunes d’aujourd’hui sont les dirigeants, les innovateurs, les scientifiques, les entrepreneurs et les décideurs de demain. Le Projet Gaia est un organisme unique qui aide les élèves à comprendre cette menace existentielle et à y réagir, aujourd’hui comme à l’avenir.

    John Reid

    bénévole

  • Les jeunes ont un rôle à jouer dans la protection de notre climat, aujourd’hui et demain, et c’est pourquoi nous sommes heureux d'appuyer le Projet Gaia dans sa mission d'outiller les jeunes.

    Krista Han

    associée directrice - Grant Thornton LLP Nouveau-Brunswick

  • Les programmes du Projet Gaia ont permis d'apporter de réels impacts, non seulement dans la compréhension et la vision qu’ont les élèves du monde qui les entoure et dans leur capacité à aider, mais aussi dans la manière dont l’école est gérée, car nous avons apporté des changements concrets à certaines de nos stratégies et pratiques de consommation d’électricité.

    Brent Rowney

    enseignant à l’école Oromocto High School

  • Merci, j’ai raconté à mes parents ce que nous avons fait en classe et maintenant ils ont envie de faire du recyclage à la maison.

    Olivia

    élève de l’école Parkwood Heights Elementary