De l’affolement à l’action : l’écoanxiété

Jan 24, 2024

Dans les dernières années, l’écoanxiété est devenue un problème courant. 

C’est un phénomène qui, en gros, définit le sentiment de détresse qu’entraînent les menaces écologiques grandissantes. Dans une étude de Marks et coll. en 2021, plus de 45 % des jeunes rapportaient que l’écoanxiété avait des effets négatifs sur leur quotidien. L’objectif du présent billet de blogue est donc d’apprendre à recycler l’anxiété climatique en action climatique.

Rappelez-vous la dernière fois que vous vous êtes senti stressé par quelque chose, comme le portique antivol qu’il faut traverser en sortant du Walmart. On a tous déjà ressenti cette petite inquiétude… et si l’alarme se déclenchait? Soyons honnêtes, on s’inquiète souvent pour des choses qui, en réalité, ne risquent pas vraiment d’arriver. Il suffirait de quelques bons mots pour se convaincre qu’il n’y a aucun danger dans ce contexte. Or, c’est une tout autre affaire avec l’écoanxiété, puisque cette dernière repose sur des préoccupations bien justifiées et qu’elle est le résultat d’une observation rationnelle : la menace réelle que représentent les changements climatiques. En plus d’être très légitime, le problème de l’écoanxiété se compare facilement à d’autres troubles anxieux, car il se construit par l’évitement, un facteur omniprésent dans plusieurs problèmes de santé mentale.

Une femme cache son visage derrière un téléphone

Pour mettre en perspective le concept d’évitement, prenons un autre exemple d’une situation que vous avez peut-être déjà vécue. Beaucoup d’entre nous pourront s’identifier à l’exemple du Walmart, mais prenons un exemple encore plus effrayant pour illustrer la véritable nature de l’évitement. Avez-vous déjà eu peur de rester pris dans un ascenseur? Dans une telle situation, il ne serait pas surprenant de ressentir de la panique et beaucoup d’anxiété. Une expérience désagréable comme celle-là pourrait faire des escaliers votre meilleur ami. Le raisonnement est simple : la méfiance que vous ressentez maintenant à l’égard des ascenseurs vous incite à les éviter le plus longtemps possible, d’où votre décision d’emprunter les escaliers

Et bien que l’évitement puisse être une solution à court terme à votre malaise, il renforce en fait vos craintes et vous fait fermer les yeux, ce qui ne fait que renforcer votre détresse au fil du temps. Le meilleur moyen de contrer l’anxiété, c’est de faire face à ce qui la provoque (c’est-à-dire aller faire un tour dans l’ascenseur le plus proche). En gros, les comportements d’évitement transforment une expérience négative en un problème à long terme. C’est plutôt en s’exposant à nos peurs qu’on peut les neutraliser.

Une personne assise sur une chaise, la tête entourée d’un chaos de fils blancs

Quand on prend le temps de reconnaître les nombreux parallèles entre notre dernier exemple et l’écoanxiété, on se rend compte que des tendances d’évitement identiques peuvent naître face à la menace des changements climatiques. Vient d’abord le discours sur la destruction de l’environnement, puis viennent les peurs paralysantes. Ces sentiments peuvent avoir comme effet de nous faire refouler l’idée même du réchauffement climatique dans un coin sombre de notre cerveau parce qu’on ne veut plus jamais y penser. Cette réaction courante de « fuite » ou d’évitement qui découle de l’écoanxiété devrait être considérée comme une menace tangible dans notre lutte contre la crise climatique, car elle incite au désengagement plutôt qu’à l’engagement.

Une femme tend les mains vers l’objectif, cachant son visage

Pour contrer ce phénomène, les militantes et militants pour le climat doivent s’efforcer d’aider les gens à accepter le sujet épineux des changements climatiques en adoptant des comportements favorables à l’environnement. Nous consacrerons donc les dernières sections de ce billet de blogue à la régulation de l’écoanxiété.

La meilleure façon de gérer l’anxiété climatique est de participer aux solutions : une approche active est toujours plus efficace quand on lutte contre nos peurs. Dans la liste qui suit, nous vous proposons différentes manières de passer à l’action :

  •  Lire au sujet des défis environnementaux : Que vous décidiez de vous informer sur les problèmes écologiques en épluchant les articles, en lisant des livres ou en suivant des cours, une bonne manière d’alléger ses peurs est de se familiariser avec ces dernières.

  • Discuter d’action climatique avec vos amis et les membres de votre famille : Il va sans dire que les questions environnementales sont devenues un sujet de conversation populaire. Calmez votre anxiété face aux changements climatiques en discutant de solutions concrètes.

  • Changer les comportements à la maison : Contribuez à la lutte contre les changements climatiques en prenant des décisions éclairées concernant vos propres comportements. On peut souvent s’améliorer de manière significative en modifiant sa consommation d’électricité, ses habitudes alimentaires et sa gestion des déchets.
       
  • Défendre les droits de la personne au sein de votre collectivité : Exprimez vos opinions et participez à des activités sociales tout en organisant des propositions et en créant davantage de possibilités pour celles et ceux qui souhaitent participer à la lutte contre les changements climatiques. En s’investissant dans de tels projets, il devient plus facile de neutraliser vos craintes personnelles et de maximiser votre influence en permettant à d’autres personnes de se joindre aux initiatives écologiques. 

L’illustration suivante nous donne plusieurs exemples de gestes à poser au quotidien pour faire face à l’écoanxiété. Et n’oubliez pas : quand on travaille sur nos peurs personnelles, on commence idéalement par de petits pas, puis on progresse vers des réalisations plus importantes! 

4 étapes pour recycler l’écoanxiété en action climatique: Première étape : Discuter d’action climatique avec vos amis et les membres de votre famille. -Aborder les répercussions du transport durable -Se pencher sur les détails des énergies renouvelables -Évaluer la qualité de votre gestion des déchets Deuxième étape : Lire au sujet des défis environnementaux. -Tresser les herbes sacrées : Robin W. Kimmerer -The Uninhabitable Earth: David W. Wells -La vie secrète des arbres : Peter Wohlleben Troisième étape : Changer les comportements à la maison. -Opter pour les transports collectifs ou le vélo -Débrancher les appareils après les avoir utilisés -Participer au défi lundi sans viande Quatrième étape : Défendre les droits de la personne au sein de votre collectivité. -Se joindre au club écologique de votre école ou en créer un -Envoyer une liste de pratiques durables à des entreprises -Promouvoir les activités durables sur les médias sociaux

La participation aux efforts de lutte contre les changements climatiques est le meilleur moyen de surmonter l’écoanxiété, et nous espérons que ce billet de blogue vous aura permis de constater que les changements climatiques sont une source d’anxiété concrète à laquelle se prêtent plusieurs solutions. Surtout, nous sommes impatients de vous voir recycler votre écoanxiété en action climatique!

Pour de plus amples détails sur la thérapie d’exposition et les approches de lutte contre l’écoanxiété axées sur le renforcement des moyens d’action, consultez l’article de Marks et coll. publié en 2021, ainsi que la publication de Perakslis (2020) sur l’autonomisation écologique.

Si vous souffrez d’écoanxiété, vous pouvez demander de l’aide ici : http://www.chimohelpline.ca/ 

 

Références : 

  1. Baudon, P., & Jachens, L. (2021). A scoping review of interventions for the treatment of eco-anxiety. International journal of environmental research and public health, 18(18), 9636.
     
  1. Hays, D. (2015, July 17). Hiding face behind hands. Unsplash. https://unsplash.com/photos/selective-focus-photo-of-persons-hand-with-gold-colored-ring-in-it-hdGyEhAMYdo 
  1. López, A. (2019, March 8). Woman standing under pink petaled flowers. Unsplashhttps://unsplash.com/photos/woman-standing-under-pink-petaled-flowers-YwnF1Sfsagw 
  1. Marks, E., Hickman, C., Pihkala, P., Clayton, S., Lewandowski, E. R., Mayall, E. E., … & van Susteren, L. (2021). Young people’s voices on climate anxiety, government betrayal and moral injury: A global phenomenon. Government Betrayal and Moral injury: a global phenomenon. 
  1. Patil, R. (2020, October 24). A girl hiding her face with a phone. Unsplash. https://unsplash.com/photos/woman-in-blue-denim-jacket-holding-silver-iphone-6-6VmZrNwV4L4 
  1. Perakslis, C. (2020). Uncertainty Tolerance (UT): Recycling Eco-Anxiety Into Eco-Empowerment [Last Word]. IEEE Technology and Society Magazine, 39(2), 80-80. 
  1. Sikkema, K. (2017, January 28). Traffic Light Sign Underwater. Unsplash. https://unsplash.com/photos/_whs7FPfkwQ 
  1. Stanley, S. K., Hogg, T. L., Leviston, Z., & Walker, I. (2021). From anger to action: Differential impacts of eco-anxiety, eco-depression, and eco-anger on climate action and wellbeing. The Journal of Climate Change and Health, 1, 100003. 
  1. Villasmil, L. (2020, April 9). Young man covered in sticky notes. Unsplash. https://unsplash.com/photos/people-sitting-on-chair-with-brown-wooden-table-mlVbMbxfWI4 

 

Auteur : Sébastien Lebel, coordonnateur de programmes 

Suivez-nous sur les réseaux sociaux pour plus d’histoires, de nouvelles et de mises à jour :

Facebook: www.facebook.com/gaiaproject
Instagram: @thegaiaproject_
Twitter: @gaiaproject
LinkedIn: @thegaiaproject-projetgaia
TikTok: @thegaiaproject_

  • The Gaia Project is a wonderful resource that I have been using for many years. They have such a great staff and are truly the most helpful educational resource that I have used in my teaching career.

    Brent Anderson

    enseignant

  • J’avais déjà des idées pour aider l’environnement, mais l’atelier a vraiment ouvert mes horizons et m’a donné encore plus de motivation et de soutien.

    Élève

    École Harbour View High School

  • Être bénévole pour le programme des experts verts, c’est une façon très gratifiante de représenter la communauté des écologistes, surtout quand on peut interagir avec des jeunes qui s’intéressent à ces débouchés.

    Alyse Wilton

    Poumon NB

  • Le programme du Projet Gaia sur les énergies renouvelables pour les élèves de 6e année est vraiment exceptionnel. Il est à la fois amusant, accrocheur et réellement éducatif, une combinaison qui interpelle profondément les jeunes élèves.

    Krista McGinn

    enseignante

  • Les jeunes d’aujourd’hui sont les dirigeants, les innovateurs, les scientifiques, les entrepreneurs et les décideurs de demain. Le Projet Gaia est un organisme unique qui aide les élèves à comprendre cette menace existentielle et à y réagir, aujourd’hui comme à l’avenir.

    John Reid

    bénévole

  • Les programmes du Projet Gaia ont permis d'apporter de réels impacts, non seulement dans la compréhension et la vision qu’ont les élèves du monde qui les entoure et dans leur capacité à aider, mais aussi dans la manière dont l’école est gérée, car nous avons apporté des changements concrets à certaines de nos stratégies et pratiques de consommation d’électricité.

    Brent Rowney

    enseignant à l’école Oromocto High School

  • Les jeunes ont un rôle à jouer dans la protection de notre climat, aujourd’hui et demain, et c’est pourquoi nous sommes heureux d'appuyer le Projet Gaia dans sa mission d'outiller les jeunes.

    Krista Han

    associée directrice - Grant Thornton LLP Nouveau-Brunswick

  • Merci, j’ai raconté à mes parents ce que nous avons fait en classe et maintenant ils ont envie de faire du recyclage à la maison !

    Olivia

    élève de l’école Parkwood Heights Elementary