Journée internationale des femmes et des filles de science : les expertes vertes, moteurs de l’action climatique au Nouveau-Brunswick

Jillian Hudgins 
Spécialiste en stratégies environnementales, Fredericton 

Qu’est-ce qui vous a incitée, au départ, à poursuivre une carrière dans les STIM, et comment cette inspiration a-t-elle évolué au fil du temps? 

J’ai toujours tiré mon inspiration du monde naturel, et j’ai toujours ressenti un profond désir de prendre soin de l’environnement. Enfant, je passais de longues heures dehors à explorer. Au fil du temps, mon idée de traduire mon amour de la nature en une carrière a évolué, mais ma motivation profonde a toujours été de rendre le monde meilleur en prenant soin de la Terre et de ses habitants et en motivant les autres à faire de même. Les sciences et les technologies m’ont permis de combiner deux choses : la résolution de problèmes et le désir d’avoir une influence concrète sur le monde. En accumulant de l’expérience, j’ai vu comment les domaines des STIM peuvent être mis à profit pour créer des solutions novatrices à des problèmes locaux et planétaires comme les changements climatiques, la gestion des déchets et la conservation de la biodiversité.

Quand avez-vous été exposée aux STIM pour la première fois et comment ce contact a-t-il influencé votre décision de poursuivre une carrière dans ce domaine?  

J’ai découvert les STIM car j’ai grandi dans une famille où mes deux parents travaillaient dans des domaines qui valorisent la curiosité et la pensée critique. Mon père était ingénieur biomédical et ma mère enseignante. Dès mon plus jeune âge, j’ai appris la résolution de problèmes et l’importance de l’apprentissage. Les deux nous ont encouragés, mes sœurs et moi, à poser des questions, à explorer de nouvelles idées et à ne pas craindre les défis. Ces premières expériences ont éveillé mon intérêt pour les STIM en m’insufflant la curiosité et la confiance nécessaires pour aborder des problèmes. Mes parents m’ont montré que la science, la technologie et l’éducation sont des outils qui peuvent contribuer à un monde meilleur, et c’est ce qui m’a incitée à suivre cette voie.

Comment votre travail aide-t-il à relever les défis planétaires et qu’est-ce qui vous motive à vous attaquer à ces problèmes? 

Mon travail est axé sur la promotion de l’action contre les changements climatiques à l’échelle municipale, où je participe à l’élaboration et à la mise en œuvre de politiques et de programmes visant à réduire notre empreinte écologique. Bien que Fredericton soit une petite ville, nos décisions et nos comportements, tant collectifs qu’individuels, contribuent à relever le défi planétaire des changements climatiques. En abordant ces questions à l’échelle locale et en travaillant à la préparation aux répercussions et aux risques qui se manifesteront tôt ou tard, je pense que je contribue aux effets bénéfiques sur la collectivité.  

Ma motivation provient de mon amour pour le monde naturel et de mon désir de le protéger pour les générations futures. Je suis également motivée par la possibilité de contribuer à la création d’une ville résiliente et agréable à vivre, capable de prospérer malgré les changements climatiques. En fin de compte, mon objectif est d’encourager et d’inspirer l’action des autres membres de notre collectivité afin que nos efforts communs puissent conduire à un changement positif.

 

Angela Dick 
Analyste SIG et technologue en environnement, Fundy Engineering & Consulting ltée

Qu’est-ce qui vous a incitée, au départ, à poursuivre une carrière dans les STIM, et comment cette inspiration a-t-elle évolué au fil du temps? 

Depuis mon plus jeune âge, je me suis toujours intéressée aux merveilles du monde naturel et à la science. Quand j’étais petite, j’écoutais les grands défenseurs de l’environnement comme Steve Irwin et j’ai toujours su que je voulais moi aussi jouer un rôle important dans la préservation de l’environnement. Le seul moyen que je connaissais pour y arriver, c’était de poursuivre une carrière dans les sciences. Aujourd’hui, en tant qu’adulte et professionnelle, je comprends les nombreux défis auxquels fait face notre environnement et je me sens responsable de faire tout ce qui est en mon pouvoir pour aider à préserver le magnifique environnement de la Terre.

Quels obstacles avez-vous rencontrés dans le domaine des STIM en raison de votre genre ou de vos antécédents, et comment avez-vous surmonté ces obstacles? 

À l’occasion, j’ai entendu des préjugés et j’ai eu de la difficulté à me tailler une place, en tant que jeune femme professionnelle, dans un milieu dominé par des hommes plus âgés. Lorsque je rencontre des défis liés à mon genre, j’ai tendance à rester sur mes positions, à parler avec assurance et à démontrer mes compétences en tant que travailleuse qualifiée et intelligente. Il est important de se défendre et d’avoir confiance en ses capacités, surtout en tant que jeune femme. 

 

Anne MacKnight
Gestionnaire de la sylviculture, York Sunbury Charlotte Forest Products 

Avez-vous connu des préjugés ou des stéréotypes au cours de votre carrière, et comment les avez-vous abordés ou remis en question?  

En général, je n’essaye pas de trouver des préjugés où il n’y en a pas, mais le plus gros dont je me souvienne s’est produit il y a une quinzaine d’années, lorsqu’un collègue et moi devions rencontrer le propriétaire d’une terre à bois que nous allions examiner. Nous étions dans un camion sans siège arrière et le propriétaire nous parlait à travers ma fenêtre, mais ne s’adressait qu’à mon collègue qui conduisait. Lorsque nous avons décidé de nous rendre sur le terrain, le propriétaire m’a suggéré d’aller sur la plage, car il y avait un bel endroit où attendre. Je pense que l’expression de mon visage était révélatrice, car le propriétaire s’est rendu compte après quelques minutes qu’il avait fait une erreur et il s’est adressé directement à moi à partir de ce moment-là. J’étais la gestionnaire de la foresterie, et mon collègue était en fait mon subalterne. Je me souviens que j’étais surprise, car la femme du propriétaire était ingénieure : un autre rôle non typique chez les femmes. Mon collègue et moi en rions encore aujourd’hui, car le propriétaire pensait que j’étais sa femme, juste là pour la balade en voiture. Mais honnêtement, j’avance toujours comme si le genre n’était pas un problème; je ne cherche pas les préjugés. Je n’ai jamais l’impression de devoir prouver quoi que ce soit. Cela m’a bien servi. Je fais simplement mon travail et j’ai l’impression d’avoir gagné le respect des autres au fil des années. L’essentiel est de connaître son métier et de ne pas se sentir obligé de surpasser qui que ce soit.

Comment avez-vous développé et maintenu votre confiance en vos capacités, en particulier dans les moments difficiles? 

Je pense que peu importe le travail, il faut se tenir au courant des nouvelles idées, suivre des formations et, surtout, faire du réseautage avec d’autres personnes dans le domaine. C’est un des moyens qui fonctionne le mieux. Il faut également faire preuve d’ouverture d’esprit et sortir des sentiers battus. Dans le domaine de la foresterie, les méthodes traditionnelles ne fonctionnent plus vraiment, et nous devons élargir notre réflexion et essayer de nouvelles idées. Les temps ont beau être difficiles, ils sont aussi très passionnants. Il suffit d’observer ce qui se passe autour de soi et de voir comment on peut améliorer ce qu’on fait. Les choses doivent changer, c’est la vie, alors s’adapter aux nouvelles idées et les essayer, c’est ce qui fait avancer les choses. Mon travail avec les propriétaires de terres à bois me permet justement de faire cela, car il y a souvent des propriétaires sont plus que partants d’essayer quelque chose de nouveau. 

Quel héritage espérez-vous laisser dans votre domaine et comment voulez-vous que l’on se souvienne de votre travail? 

J’ai maintenant plus de 30 ans d’expérience dans la foresterie et auprès des propriétaires de terres à bois, et j’espère que lorsque je prendrai ma retraite, j’aurai laissé les propriétaires et leurs terrains dans un meilleur état qu’ils ne l’étaient. Les liens que j’ai noués avec les gens, les connaissances que j’espère leur avoir transmises, les décisions que je les ai aidés à prendre, des terres en bon état pour les générations futures : voilà les objectifs que j’espère avoir atteints. J’espère également qu’ils se souviendront de moi comme d’une personne passionnée par les forêts, qui a œuvré à l’amélioration de leurs terres à bois et qui a fait preuve d’ouverture d’esprit et d’avant-gardisme en s’attaquant aux problèmes auxquels nous faisons tous face aujourd’hui dans nos forêts. J’espère sincèrement avoir traité les gens avec respect et avoir transmis les connaissances que j’avais aux plus jeunes qui m’ont suivi.

Les femmes et les jeunes filles jouent un rôle essentiel dans la lutte contre la crise climatique, et c’est pourquoi il est essentiel de cultiver des milieux propices à leur épanouissement. En encourageant les filles à explorer, à relever des défis et à s’épanouir avec confiance, nous outillons la prochaine génération de leaders du climat. Jillian Hudgins, Angela Dick et Anne MacKnight ne sont que trois de nos remarquables expertes vertes qui dirigent des projets climatiques percutants ici même au Nouveau-Brunswick, ouvrant la voie à d’autres filles qui deviendront des innovatrices intrépides et des pionnières dans les domaines de la science et de la durabilité. 
 
Vous souhaitez rencontrer d’autres experts verts de notre réseau? Consultez notre carte interactive des experts verts ou écrivez-nous à contact@projetgaia.ca pour mieux comprendre comment le programme des experts verts peut s’intégrer à votre classe d’élèves de la 6e à la 12e année.

Autrice : Katelyn Plant, Gestionnaire des communications et du marketing, Projet Gaia 

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