Des jeunes changent les choses à l’échelle mondiale et au Canada

Avr 16, 2019

Par Zachary Bouque

En août 2018, Greta Thunberg a lancé la première grève scolaire pour le climat devant l’édifice du Parlement suédois. Cette jeune militante du climat âgée de 16 ans croit fermement que la voix des générations futures doit être entendue et qu’il est grand temps d’agir. Plutôt que de passer son temps dans le système scolaire public à étudier les changements climatiques ou à devenir scientifique spécialiste du climat, Greta a déjà compris que les solutions aux problèmes de changements climatiques sont connues depuis longtemps.

En novembre 2018, Greta a pris la parole à la conférence TEDxStockholm, où sa présence a fait le tour du monde sur Internet. Le mois suivant, elle a donné un discours à la Conférence sur les changements climatiques (COP24) à Katowice, en Pologne. En janvier 2019, elle s’est adressée aux participants du Forum économique mondial. Elle a aussi été proposée pour le Prix Nobel de la paix de 2019. Parmi ces réalisations et bien d’autres, son plus grand triomphe à ce jour est l’action qu’elle a incitée chez les étudiants du monde entier. La première grève pour le climat, qu’on appelle aussi en anglais Fridays for Future, Youth for Climate (les vendredis pour l’avenir, les jeunes pour le climat), s’est déroulée en novembre 2018, surtout les vendredis, partout au monde. Ce mouvement est directement inspiré de la grève menée par Greta cette même année. Ces grèves étudiantes se répètent depuis et on a recensé quelque 1 400 000 participants à celle tenue le 15 mars 2019, dans au moins 2 000 villes partout au monde.

Le 1er mars 2019, 150 étudiants du groupe de coordination mondiale des grèves du climat ont publié une lettre ouverte dans le quotidien The Guardian. Le message était essentiellement le suivant :

Nous, les jeunes, sommes profondément préoccupés par notre avenir. […] Nous sommes l’avenir sans voix de l’humanité. Nous n’accepterons plus cette injustice. […] Nous devons enfin traiter la crise climatique comme une crise. C’est la plus grande menace de l’histoire de l’humanité et nous n’accepterons pas l’inaction des dirigeants qui menace toute notre civilisation. […] Le changement climatique est déjà une réalité. Des gens sont morts, meurent et mourront à cause de cela, mais nous pouvons arrêter cette folie et nous le ferons. […] Unis, nous nous lèverons jusqu’à ce que la justice climatique soit rendue. Nous demandons aux dirigeants du monde entier qu’ils assument leurs responsabilités et résolvent cette crise. Vous nous avez laissé tomber dans le passé. Si vous continuez à nous décevoir à l’avenir, nous, les jeunes, ferons changer les choses par nous-mêmes. La jeunesse de ce monde s’est mise en mouvement et elle ne s’arrêtera plus.


Sophia Mathur, une élève de sixième année à Sudbury, en Ontario, était la seule participante à la première grève du climat tenue au Canada, au début de novembre 2018. La grève suivante, menée à Vancouver, en Colombie-Britannique, a réuni une cinquantaine de participants. Des grèves ont par la suite été organisées en janvier à Waterloo, en Ontario (30 participants), à Montréal, à Québec, à Toronto et à Kelowna, en Colombie-Britannique (plus de 150 000 participants).

Ces grèves se sont toutefois heurtées à une certaine résistance de la part des politiciens et du personnel scolaire. La première ministre du Royaume-Uni, Theresa May, a accusé les grèves de faire perdre du temps d’enseignement, tandis que le premier ministre de l’Australie, Scott Morrison, a demandé « plus d’apprentissage et moins d’activisme » en réponse aux grèves. Partout au monde, des administrations scolaires ont menacé d’ajouter une mention d’école buissonnière au dossier des élèves qui n’avaient pas obtenu la permission de l’école ou de leurs parents avant de participer à la grève.

Les politiciens n’étaient cependant pas tous aussi empressés de désapprouver les jeunes activistes. Le secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, a félicité les grévistes et a admis que sa génération n’avait pas réussi à intervenir correctement pour résoudre l’important problème des changements climatiques, et que les jeunes le ressentaient profondément.

Au Projet Gaia, nous sommes ravis de voir les jeunes générations s’investir dans la lutte contre les changements climatiques. Nous avons toujours cru que les élèves et les étudiants, désormais activistes, ont une voix puissante et un rôle encore plus puissant à jouer dans ce moment sans précédent de l’histoire de l’humanité. Nous espérons que les personnes qui lisent ce texte (enseignants, parents, modèles de rôle) comprennent le rôle important qu’elles jouent pour développer la capacité de nos prochaines générations à changer le monde pour le mieux. Montrez à vos jeunes l’histoire de cette Suédoise de 16 ans qui change effectivement le monde.

Écoutez le discours de Greta Thunberg à la conférence COP24 ici.

À propos de l’auteur:

Zach a étudié à l’Université du Nouveau-Brunswick, où il a obtenu un baccalauréat des sciences en gestion de l’environnement et des ressources naturelles et une maîtrise en gestion de l’environnement.

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Sources

Conférence des Nations Unies de 2018 sur les changements climatiques. (le 31 mars 2019). Repéré à https://fr.wikipedia.org/wiki/Conf%C3%A9rence_de_Katowice_de_2018_sur_les_changements_climatiques

Borunda, A. (le 15 mars 2019). Kids striking against climate change: ‘We’re fighting for our lives’. Repéré à https://www.nationalgeographic.com/environment/2019/03/kids-climate-march-strikes-around-the-world-fridaysforfuture/

Thunberg, G. (le 1er avril 2019). Repéré à https://en.wikipedia.org/wiki/Greta_Thunberg

Thunberg, G. The Swedish teen inspiring climate strikes. (le 14 février 2019). Repéré à https://www.bbc.com/news/av/world-europe-47231271/greta-thunberg-the-swedish-teen-inspiring-climate-strikes

Irfan, U. (le 14 mars 2019). Playing hooky to save the climate: Why students are striking on March 15. Repéré à https://www.vox.com/2019/2/21/18233206/march-15-climate-strike

Join Us. (s. d.). Repéré à https://www.schoolstrike4climate.com/support-us

Kowalski, K. (le 14 mars 2019). Students strike to spur adults into climate action. Repéré à https://www.sciencenewsforstudents.org/article/students-climate-strike-march-spur-adults-climate-action

School strike for climate. (le 31 mars 2019). Repéré à https://en.wikipedia.org/wiki/School_strike_for_climate

Students around the world protest climate inaction. (le 15 mars 2019). Repéré à https://www.cnn.com/world/live-news/global-climate-strike-students-protest-climate-inaction-intl/index.html

Thousands of teens join Greta Thunberg’s climate fight in Berlin. (le 29 mars 2019). Repéré à https://www.thelocal.de/20190329/thousands-of-teens-join-thunbergs-climate-fight-in-berlin

Zhou, N., H. Ellis-Petersen, J. Glenza, A. Evans, A. Guterres, E. Holden,  . . . L. Cox. (le 15 mars 2019). Climate strikes held around the world – as it happened. Repéré à https://www.theguardian.com/environment/live/2019/mar/15/climate-strikes-2019-live-latest-climate-change-global-warming

  • Les jeunes d’aujourd’hui sont les dirigeants, les innovateurs, les scientifiques, les entrepreneurs et les décideurs de demain. Le Projet Gaia est un organisme unique qui aide les élèves à comprendre cette menace existentielle et à y réagir, aujourd’hui comme à l’avenir.

    John Reid

    bénévole

  • Les jeunes ont un rôle à jouer dans la protection de notre climat, aujourd’hui et demain, et c’est pourquoi nous sommes heureux d'appuyer le Projet Gaia dans sa mission d'outiller les jeunes.

    Krista Han

    associée directrice - Grant Thornton LLP Nouveau-Brunswick

  • Les programmes du Projet Gaia ont permis d'apporter de réels impacts, non seulement dans la compréhension et la vision qu’ont les élèves du monde qui les entoure et dans leur capacité à aider, mais aussi dans la manière dont l’école est gérée, car nous avons apporté des changements concrets à certaines de nos stratégies et pratiques de consommation d’électricité.

    Brent Rowney

    enseignant à l’école Oromocto High School

  • Merci, j’ai raconté à mes parents ce que nous avons fait en classe et maintenant ils ont envie de faire du recyclage à la maison !

    Olivia

    élève de l’école Parkwood Heights Elementary